Quelques Conseils de base pour s’adresser aux personnes en situtation de handicap en général et à celles ayant des difficutlés d’expression et/ou utilisant un mode de langage alternatif (code, pictogramme...).

Origine : 1er 2007 | En ligne : 22 juin 2010 par Delcey M.

2000

Quelques Conseils de base pour s’adresser aux personnes en situtation de handicap en général et à celles ayant des difficutlés d’expression et/ou utilisant un mode de langage alternatif (code, pictogramme...). (Source : L’accompagnement des personnes handicapées motrices. Dr M. Delcey. Ed. APF 2000).

Introduction :

Les personnes en situation de handicap, dans leur majorité, souhaitent être considérées comme des gens ordinaires. Le regard qui parfois pèse sur elles peut transformer une situation difficile en situation handicapante. Aucune loi, aucun règlement ne viendra jamais modifier cet état de fait. Seules la politesse, les bonnes manières, essentielles dans les rapports avec autrui, peuvent alléger ce malaise. Il ne s’agit pas de poser les fondements d’un code de déontologie à l’usage des " professionnels " de l’aide aux personnes handicapées, mais de faire percevoir de quelle manière chacun doit aborder l’autre dans le respect de sa différence.

Quelques règles de bon sens à observer pour éviter ainsi gêne… et sans-gêne :

• S’adresser directement à la personne et non à son accompagnateur ; • A l’inverse, si vous êtes accompagnateur, ne pas laisser un tiers s’adresser à la personne que vous accompagnez par votre intermédiaire : " qu’est-ce qu’il a ? " " qu’est-ce qu’il veut ? "… mais inviter l’interlocuteur à reconnaître la personne handicapée comme interlocutrice (en l’aidant au besoin en cas de difficultés de communication) ; • S’installer de telle façon que les regards soient à la même hauteur (quand la personne est en fauteuil : on s’assoit ou on s’accroupit) ; • Quel que soit l’âge de l’interlocuteur, les gestes familiers sont a priori déplacés : éviter la condescendance ou la gentillesse sur-protectrice ou infantilisante. S’abstenir de tapoter la tête ou l’épaule, ou de lancer des " ça va aller, mon vieux "… qu’on n’aurait pas l’idée d’accorder à une personne valide dans le même type de rapport ; • N’utiliser le prénom et /ou le tutoiement que si l’usage le veut ou si on y est invité ; •Quand on propose de l’aide, attendre que son assistance soit acceptée, écouter ce qui est demandé et éventuellement réclamer des précisions : on aide une personne à faire ce qu’elle souhaite, et non à faire ce qu’on souhaite qu’elle fasse… ; • Les personnes handicapées ont aussi de l’humour. Quand on s’adresse à elles, il faut être naturel et ne pas culpabiliser si dans la conversation on utilise (involontairement) des expressions courantes comme " comment ça marche ? ", " ça roule ? ". Même si on tentera d’éviter le trop classique " bougez pas, je reviens… " et qu’on oubliera définitivement le spirituel "lève-toi et marche !"...

En cas de difficultés de communication (et notamment d’expression - dysarthrie)

Certaines personnes handicapées motrices ont des difficultés d’expression et de langage. Le plus souvent, il s’agit de troubles de l’articulation (IMC notamment) : les mots sortent difficilement, ils sont déformés et difficiles à comprendre. Parfois, il s’agit de troubles du langage proprement dit : la personne a du mal à former ses phrases, à trouver ses mots (aphasie). C’est un problème que rencontrent certains traumatisés crâniens ou des personnes hémiplégiques à la suite d’un accident vasculaire cérébral.

Dans tous les cas :

Pour communiquer et surtout respecter la parole de l’autre, quelques trucs sont à éviter (cf. ci-dessus) ; Ce qu’il ne faut pas faire :
- terminer systématiquement les phrases de la personne qui cherche ses mots, sans lui laisser le temps de s’exprimer ;
- se limiter à une communication qui ne solliciterait de la part de la personne handicapée que des " oui " et des " non ", ce qui augmenterait encore sa dépendance et son isolement ;
- surtout, ne pas faire semblant d’avoir compris si ce n’est pas le cas : ne pas hésiter à faire préciser, en répétant ce qui a été entendu et en encourageant son interlocuteur à confirmer ou à infirmer.

Quelques méthodes communes de langage alternatif : les bases

Un certain nombre de personnes, qui ne peuvent pas se faire comprendre, utilisent des méthodes alternatives : en connaître les grands principes permet de les comprendre rapidement, et d’utiliser avec elles le moyen de communication privilégié qu’elles ont développé. Il n’y a pas besoin de formation spéciale pour comprendre ces modes de communication, mais il est important d’évaluer comment la personne elle-même les utilise, de façon à l’aider à s’exprimer de la façon la plus fine, quelles que soient les limites de son expression. Il y a deux grands types d’aides à la communication :

soit la personne s’exprime de façon autonome avec son aide technique : elle peut désigner les lettres d’un alphabet, les symboles ou les images d’un code, ou utiliser un clavier (machine à écrire, ordinateur, synthèse vocale) et il y a peu de difficultés. Il faut surtout prendre le temps de la laisser s’exprimer. Dans certains cas, la personne a peu de symboles à sa disposition et il faut savoir extrapoler... en lui faisant valider ces suggestions. Il est alors particulièrement important que l’on ait bien appris à interpréter ses acquiescements ou ses réponses négatives (verbalement, avec les yeux, avec la tête...) ; soit il faut, en général sur un code imagé ou symbolique, l’aider à désigner, par exemple en parcourant des images jusqu’à ce que la personne indique par signe qu’on arrive sur la bonne ; là aussi, il faut prêter une attention particulière à l’expression des oui/non pour bien respecter ce qu’elle veut exprimer... et ne pas refermer le classeur d’images dès qu’on pense avoir compris, sans attendre de savoir si cette personne veut dire autre chose !

L’alphabet : il se présente sous forme de tablettes, de feuillets plastifiés, etc. C’est en général un mode de communication choisi pour des personnes pouvant désigner les lettres, qui permet - si on laisse le temps nécessaire - une expression sans limites des souhaits et pensées.

L’ordinateur et machine à écrire, synthèses vocales : ils permettent également en principe une expression complète à partir d’un clavier ; celui-ci peut cependant prendre des formes extrêmement diverses, depuis le classique clavier d’ordinateur jusqu’au contacteur (manipulé par la main, le front, la nuque...) permettant de déplacer un curseur sur un clavier qui s’affiche sur un écran...

Les pictogrammes et les classeurs d’images : il s’agit souvent des modes d’expression les plus limités (communication non verbale) ; ils utilisent soit des dessins plus ou moins symboliques (pictogrammes), soit des images évocatrices. Le niveau de symbolisme est souvent relativement simple, permettant une expression rapide mais forcément moins sophistiquée que l’expression verbale : selon les cas, les images représentent des personnes, des actions, des idées, ou des mots (avec certains, une syntaxe est donc possible). Selon les personnes, le stock de vocabulaire (d’images) sera très différent.

NB : Il faut presque toujours renvoyer à une validation (confirmation) orale ou par mimique (oui/non) pour être sûr d’avoir compris, faire préciser une pensée ou l’extrapoler, en essayant de ne pas influencer le discours ni de trop " deviner " pour aller plus vite ; certaines personnes ont leur interprétation propre de certaines images : un pictogramme représentant un lit peut signifier " faire mon lit " et non " me mettre au lit " ou inversement.... En général, la signification précise du symbole est écrite sous l’image de façon à éviter les erreurs.


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Marcel Nuss

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