Thèse : La perception de la douleur d’autrui chez les professionnels de la santé : implication pour l’intervention.
2016.
lundi 19 juin 2017
par Coll M.-P.

Thèse :

La perception de la douleur d’autrui chez les professionnels de la santé : implication pour l’intervention.

Coll, Michel-Pierre. Doctorat. Philosophiæ doctor (Ph. D.). Psychologie 2016-01. Université de LAval (Canada).

  • Pdf, 163 pages.

Site éditeur : http://theses.ulaval.ca/archimede/meta/32294.


Résumé :

La perception de la douleur d’autrui est un phénomène complexe pouvant être influencé par de nombreux facteurs. Dans les milieux cliniques, la perception adéquate de la douleur d’autrui représente une étape importante dans le traitement de celle-ci. Toutefois, certaines études suggèrent que l’exposition répétée à la douleur d’autrui vécue par les professionnels de la santé pourrait mener à une sous-estimation de l’intensité de la douleur des patients et à une diminution des comportements d’aide offerts à ceux-ci. Cette thèse visait donc à utiliser les méthodes des neurosciences cognitives et sociales pour étudier les effets de l’expérience clinique sur la perception et la réponse à la douleur d’autrui. Le premier objectif était d’isoler l’effet d’une exposition répétée à la douleur d’autrui sur la réponse comportementale et cérébrale à celle-ci. La première étude expérimentale de la thèse a permis de mettre en évidence que l’exposition répétée à la douleur d’autrui est associée à des changements dans les réponses comportementales et cérébrales suggérant une diminution de l’intensité perçue et de la saillance des expressions de douleur observées subséquemment. Le second objectif de la thèse était de comparer le comportement d’aide envers la douleur d’autrui entre des professionnels de la santé et des participants sans expérience clinique et les mécanismes cérébraux associés. La seconde étude expérimentale de la thèse montre que lorsque confrontés à la douleur d’autrui, les professionnels de la santé aident davantage les personnes en douleur. Ceci est lié à une plus grande régulation de la réponse émotionnelle indiquée par une activité plus importante de certaines régions préfrontales lors de l’observation de la douleur d’autrui. Ensemble, les résultats de cette thèse suggèrent que l’exposition répétée à la douleur d’autrui mène à une plus grande régulation de la réponse affective lors de l’observation de la douleur d’autrui et que cette plus grande régulation permettrait aux professionnels de la santé de d’aider davantage les patients en douleur rencontrés au quotidien. Les travaux de cette thèse soulignent que la régulation émotionnelle est un phénomène important à tenir compte dans les interactions cliniques et dans la formation des professionnels de la santé.